Multaj en la mondo subskribis la peticion ! Kaj Vi ?

Ambaŭ francaj entreprenoj favoras Esperanton, kaj subtenas tiun internacian peticion.
Ces deux entreprises françaises sont favorables à l'espéranto et soutiennent la pétition internationale.

FAQ 10

 

Pourquoi dites-vous « Au nom de notre expérience nous affirmons que ces jeunes existent. Notre devoir est d’aller les chercher. » ?


Pour répondre à cette question, il faut revenir sur ce qui s'est passé à Montpellier entre 1997 et 2006.

Notre projet consistait à rencontrer avec l'aide des agences de l'ANPE de Montpellier, Nîmes, Sète et Béziers des jeunes en situation de demandeurs d'emploi. Nous nous présentions comme un employeur désirant embaucher, mais après une formation préalable que nous allions leur dispenser. Cela se passait exactement entre 1997 et 2000. Puis de nouveau de 2004 à 2006. Il fallait donc déjà obtenir les autorisations administratives pour ce faire — donc auprès des services de l'ANPE. Aujourd'hui on dirait Pôle Emploi. C'est ainsi que nous pûmes organiser des rencontres collectives.

Nous exposions à ces jeunes ce qu'était l'espéranto et aussi leur proposions de leur enseigner la langue pour être secondairement embauchés par l'association. Embauchés avec un vrai contrat de travail: un CDI (Contrat à durée indéterminée).

Bien sûr, pour des raisons diverses*, très peu nombreux furent ceux qui commencèrent la formation, mais nous affirmons qu'ils étaient nombreux à manifester un réel intérêt pour la langue. Et aussi pour l'embauche à suivre, bien sûr.

Au nom de quoi, ce qui était vrai à Montpellier en 1997 ne serait plus de mise en 2017, mais cette fois-ci dans toute la France?


* Abordons ces raisons diverses, puisque nous en connaissons quelques unes:

Tout d'abord l'attitude des parents, lorsque le jeune aura parlé de ce qu'il a entendu dans la journée lors de la rencontre à l'ANPE. (aujourd'hui on parle de Pôle Emploi)

« Quoi? un projet de travail avec l'espéranto? Mais tu n'y penses pas, voyons!»

« C'est qui ce type qui était à l'ANPE pour te parler de l'espéranto? Encore un illuminé!»

« Sais-tu que ton l'oncle Émile avait fait de l'espéranto après la guerre, et que tout ça est bien fini. C'est même une secte...?»

Est-il nécessaire de préciser ici le genre d'arguties (inepties?) que des parents sincèrement préoccupés par l'avenir de leur progéniture sauront trouver ce soir-là pour la dissuader? Nous-mêmes nous les avons entendues, et pas qu'une fois.

Ensuite l'attitude des copains, voire de la petite amie:

« Maintenant mon vieux, la langue internationale, c'est l'anglais. Qu'est-ce que tu as fumé encore...?» 

« L'espéranto, c'est quoi ce truc? »

« Avec ton espéranto, tu vas te planter, mon pote! » 

« Le type qui t'a parlé de l'espéranto ce matin à l'ANPE (=votre serviteur) c'est un gourou, ou quoi...? »

Et tout cela dans un grand éclat de rire.

Enfin, nous n'avons pas les confidences des femmes, mais celles des hommes plus facilement. Évidemment. Eh bien nous connaissons quatre hommes qui nous ont avoué que leur épouse, ou petite amie, les avaient mis un jour devant le choix suivant : « Tu arrêtes avec cette histoire d'espéranto. Ça suffit comme ça!»

C'est ainsi qu'un jeune homme, que nous appellerons Patrick (26ans), élève de Réinsertion et Espéranto depuis plusieurs mois afin d'occuper le second poste d'Emploi-Jeune disponible — Zohra occupant déjà le premier — nous a dit un jour: « Écoutez Thierry, je dois arrêter de venir, parce que ma petite amie me met la pression. Elle veut que j'arrête.» Et visiblement, cela lui fendait le cœur.

Patrick avait déjà six mois d'apprentissage de la langue à raison de cinq jours de cours par semaine. Il avait passé avec succès le deuxième degré.

Que dire de plus?

Si ce n'est qu'il faut bien avoir à l'esprit les pressions qui pouvaient s'exercer sur ces jeunes, qui pourtant le matin même étaient restés à bavarder, à poser plein de questions — alors que la séance à l'ANPE avait déjà été levée — afin de bien comprendre ce qu'était cette langue dont ils ignoraient tout deux heures plus tôt.

Et aussi les réactions de l'entourage, de la société d'une manière générale...

Qui oserait prétendre que nous venons d'inventer ces histoires?

 

Eh bien, fort de notre expérience, nous affirmons que cela ne devra plus survenir. C'est ainsi que le projet qui vous est proposé ici devra inverser le rapport des forces. Nous allons embaucher en nombre, et ce au moins une quinzaine de jeunes. Et c'est comme cela que nous créerons la dynamique. Une dynamique favorable. Ah mais...

  

De plus, que leur apprendra-t-on exactement durant la formation, et quel sera leur rôle, une fois embauchés ?

Cela dépendra évidemment de ce que décideront les investisseurs, les concepteurs du projet.

Il nous semble que la formation devrait s'articuler autour des points suivants:

— enseignement de la langue et de ses valeurs, donc de l'idée interne. Et aussi de l'histoire du mouvement espérantiste. 

— Accès aux diverses facettes du monde espérantiste (stages, congrès, littérature, musique, etc.)

— information sur le message politique de l'espéranto. Lequel est bien réel. Cette question nous semble très importante et devrait concerner au premier chef nos amis de EDE-France (Europe Démocratie Espéranto). Ces derniers sauront-ils s'intéresser à ce projet, et s'y impliquer?

— enseignement des techniques de base de la propagande, et aussi des techniques commerciales.

— comment aborder les responsables du milieu scolaire dans le but de pouvoir optimiser les chances d'obtenir l'autorisation au moins de présenter l'espéranto aux élèves.

— savoir adapter son message en fonction du public

— comment enseigner l'espéranto d'une manière professionnelle, avec bien sûr acquisition des compétences et des diplômes. 

— et tout le reste...

Tout cela fut fait par Réinsertion et Espéranto, il y a quinze ans. (voir ici)

Comment se passait une rencontre à l'ANPE entre un employeur (Réinsertion et Espéranto) et des demandeurs d'emploi?

En aucun cas d'une manière classique.

Essayez donc d'imaginer, cher lecteur, ce qui pouvait se passer? Il faut l'avoir vu au moins une fois dans sa vie pour y croire. Vraiment. Mais nous allons vous le narrer, maintenant.

Essayez d'imaginer le rapport de forces, absolument défavorable à Réinsertion et Espéranto à l'époque? Et aussi tout ce qui peut se passer dans les têtes à propos d'une langue dont ils ne savaient rien en entrant dans la salle?

Par exemple, à l'époque (1997-2006)  Après avoir négocié l'affaire avec l'ANPE, quant à la date et la durée de la réunion, en somme un entretien collectif, survenait le grand jour.

Ils sont là, tous, entre une dizaine et une quarantaine. Et bien sages.

Et moi face à eux. Chaque fois j'étais tout seul pour faire ma présentation devant ces jeunes. Et ce n'était pas un problème. Pourquoi étais-je tout seul? Parce que bien entendu aucun espérantiste n'était disponible, ou volontaire, pour venir au moins m'assister. 

Une fois les curriculum vitae remis par chacun, je commencais mon exposé.

Je viens de dire que le fait dêtre seul face à eux n'était pas un problème. Pour moi, et au début. Au début seulement.

En effet je sentais parfois qu'au fur et à mesure de l'exposé, le rapport de forces totalement à mon avantage au début (pensez donc: j'étais l'employeur, et eux — car l'entretien était collectif — les demandeurs d'emploi...) avait tendance à évoluer et même à s'inverser et ce progressivement.

Surtout après que certains eussent compris qu'au fond ce n'était pas moi, l'employeur, qui allait en choisir un ou deux parmi eux, mais que c'était eux, du moins certains, qui allaient choisir. Choisir de poursuivre cet entretien avec ce truc, cet espéranto, dont ils ne connaissaient rien, et qui devait leur sembler aux antipodes de ce auquel ils avaient été habitués depuis toujours.  Ils allaient choisir et ce en décidant parfois de s'en aller. Oui, en plein entretien d'embauche, certains demandaient à partir. Je vous passe les détails, mais parfois c'était presque violent.

Le lecteur aura sans doute bien compris qu'on imagine mal ces mêmes jeunes oser quitter un entretien d'embauche lors d'un exposé fait par une firme bien connue sur la place ou par un cabinet de recrutement.

Mais avec moi, ils osaient le faire. 

Pourquoi?

D'abord parce qu'il est probable qu'au bout de quelques minutes je devais leur apparaître comme étant plus ou moins un gourou prônant les valeurs d'une secte. De plus, étant tout seul, j'apparaissais comme quelqu'un de peu d'importance, en somme un huluberlu, un marginal, un extravagant, quelqu'un de peu d'importance, duquel il fallait vite se séparer.

C'est alors que le plus audacieux ayant demandé à partir, ce que j'acceptais, aussitôt deux ou trois autres profitaient pour faire de même.

Je vous laisse imaginer l'effet de ce genre de défection sur les autres...

Néanmoins, la rencontre menée à son terme, je répondais aux questions. Et elles étaient nombreuses. La plupart autour du contre de travail, du rythme de la formation, etc. Mais aussi sur l'espéranto lui-même. Parce qu'évidemment une heure avant ils en ignoraient tout.

Et il s'est toujours passé la même chose: chaque fois un ou deux restaient pour poser encore d'autres questions: mais sur la langue. À chaque fois, cela s'est produit.


La prospection des futurs salariés de Réinsertion et Espéranto en quelques lignes:

démarrage du projet ( fin septembre 1997)

1997-98: prospection ANPE: ⇒ Marie-Hélène et Laurence. Elles suivent la formation jusqu'au mois de juin 1998, et décident de ne pas continuer en septembre.

retour du projet à la case départ

1998-99: prospection ANPE: Larissa. Elle suit la formation de décembre 1998 jusqu'au mois de juin 1999 inclus, et décide d'arrêter.

retour du projet à la case départ

1999-2000: prospection ANPE: Mélika et Zohra. Elles suivent la formation de novembre 1999 jusqu'au mois de juin 2000. Elles acceptent de continuer, mais Mélika ne fait aucun travail de vacances (par correspondance) alors que Zohra, elle, les fait.

Après deux tentatives soldées par un échec, nous obtenons deux postes d'Emploi-Jeunes

2000-2001: pas de prospection ANPE. Poursuite de la formation de Zohra. Mélika nous quitte.

2001-2002: Poursuite de la formation de Zohra et prospection ANPE: Anne-Claire et Patrick. Embauche de Zohra le 01 février 2001 en CDI.

Il nous reste encore un poste libre d'Emploi-Jeunes .

2002-2003: Poursuite de la formation d'Anne-Claire et Patrick, qui arrête sa formation en octobre. Embauche d'Anne-Claire en janvier 2002. Elle démissionne en mars 2002. 

prospection ANPE: Judicaël. Formation du 20 avril 2002 à juin 2002. C'est lui qui l'interrompt après 70 heures de cours d'espéranto.

Il nous reste toujours un poste libre d'Emploi-Jeunes .

2003-2004:pas de prospection ANPE.

2004-2005:pas de prospection ANPE.

2005-2006:prospection ANPE : ⇒ Priscilla. Formation de janvier à mai 2006. L’association se voit dans l’obligation de mettre un terme à sa formation et l’indemnise.

Le second poste d'Emploi-Jeunes sera définitivement perdu pour l'association, car elle ne dispose plus des moyens humains pour recruter et former de nouveaux jeunes.


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